C'était évidemment par un éloge des voyages et par un retour sur leur apport inestimable qu'il fallait aborder le rapport entre les Lumières (et pas seulement en France puisque justement cette époque se caractérise par sa volonté d'une pensée universelle) et l'enrichissement des connaissances ou plutôt leur élargissement. Ce dernier mot indique que les voyages ne sont pas seulement l'occasion de nouvelles découvertes mais aussi, et c'est sans doute le plus important pour l'avancée des idées, la possibilité de comparaisons éclairantes entre les pays, les croyances et les mœurs. De nos jours, on emploie une expression qui est tout sauf louangeuse, "la pensée unique" dit-on pour désigner une limitation qui est aussi une coercition, puisqu'elle exclut la possibilité des différences. En revanche quiconque a beaucoup vu est capable d'admettre que la vérité est multiple et qu'il faut savoir respecter celle des autres au lieu de la rejeter d'emblée. " _ Denise Brahimi